La gouvernance de l'information consiste en un cadre de responsabilité multidisciplinaire de haut niveau stratégique. Au-delà des spécialisations disciplinaires, une approche holistique de gouvernance des actifs informationnels ouvre la porte à des réponses concertées aux enjeux informationnels. C'est également ce que préconisent des cadres de référence comme le Information Governance Reference Model (IGRM) ou encore les principes proposés par la norme ISO 24143 Information et documentation -- Gouvernance de l'information -- Concepts et principes. Les professionnels de l'information doivent jouer un rôle stratégique accru dans leurs organisations tout en respectant des exigences de conformité et de reddition de comptes plus strictes. Ils doivent aussi participer à l'atteinte des objectifs organisationnels par une offre de services qui doit être fréquemment réévaluée, notamment dans la perspective d'un programme de gouvernance de l'information. Il devient ainsi nécessaire de procéder à l'évaluation des activités. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes et dispositifs qui sont toutefois méconnus des professionnels de l'information et donc peu utilisés. Après avoir circonscrit nos propos dans le contexte de la gouvernance de l'information, ce texte dresse un portrait de différentes méthodes d'évaluation (modèles de maturité, gestion de la qualité et satisfaction des utilisateurs, mesures de rendement et d'analyse des coûts). Il se termine par la présentation de quatre dispositifs issus de la démarche d'évaluation dont pourront s'inspirer les professionnels de l'information pour démontrer la pertinence et la valeur de leurs activités de gouvernance de l'information.

     L'étude menée par les auteurs vise à identifier les données à recueillir sur les centres et services d'archives du Québec afin de dresser un portrait statistique de ces institutions lors d'une enquête de grande envergure prévue pour la fin de 2016 et le début de 2017. Cet article présente les étapes réalisées dans le cadre d'une préenquête visant à la préparer. Douze participants ont répondu au questionnaire de préenquête qui portait sur divers aspects de la pratique archivistique, dont l'administration, les ressources, les documents numériques ainsi que la gestion documentaire et la gestion des archives historiques. Les résultats obtenus mettent en lumière les défis méthodologiques posés par la collecte de données statistiques et les efforts de normalisation à entreprendre pour disposer de telles données. Au terme de l'ensemble du projet, les données recueillies constitueront un premier jalon vers une stratégie d'amélioration continue des centres et services d'archives. De plus, elles favoriseront l'étude de l'évolution du milieu professionnel archivistique.

     Dans cet article, Dominique Maurel montre comment la gouvernance informationnelle s'établit au quotidien dans une organisation en utilisant un cas concret touchant la gestion des plans de cours dans une université. L'analyse des données recueillies dans le cadre du projet de recherche de l'auteure révèle une interaction entre, d'une part, des pratiques informationnelles normalisées au niveau de l'institution et, d'autre part, une gestion des documents variant selon les méthodes et préférences personnelles des employés. Ce dernier élément témoigne d'une résistance des individus à une gouvernance informationnelle uniforme et se révèle la cause d'un certain désordre informationnel au sein de l'organisation. Par ailleurs, à une époque où les documents sont maintenant créés, organisés et conservés sur des systèmes informatisés, l'auteure observe une interconnexion étroite entre les processus de travail et les pratiques informationnelles, ce qui rend d'autant plus pertinent le développement d'une culture informationnelle commune qui, cependant, ne s'élabore pas toujours sans difficulté. L'auteure illustre ce fait avec plusieurs exemples. En somme, la dynamique de fond qui ressort des recherches de l'auteure est une interaction entre les exigences d'un ordre organisationnel, formel et plutôt stable (un arrière-plan) et une pression venant des préférences et de la créativité des individus obligeant cet ordre à s'adapter et se transformer (un avantplan). En résulte une forme négociée de gouvernance informationnelle, un ordre négocié, qui est en constante évolution.

     Cet article reprend le texte d'une conférence présentée au 38e Congrès annuel 2009 (Gatineau, 3-5 juin 2009) de l'Association des archivistes du Québec. Se basant sur une étude empirique en milieu municipal québécois, les auteures présentent la perception qu'ont les cadres intermédiaires de leurs rôles de gestion (interpersonnels, informationnels, décisionnels et individuels notamment), les types d'information utilisés pour soutenir ces rôles et le traitement cognitif caractérisant l'utilisation de cette information. L'objectif poursuivi dans ce texte consiste à caractériser le comportement informationnel des cadres intermédiaires et à proposer des pistes d'actions.

     Dans cet article, les auteures examinent le concept de la mémoire organisationnelle. Elles présentent comment différentes disciplines (la gestion, les sciences de l'information et les technologies de l'information) perçoivent le concept de mémoire organisationnelle et décrivent par la suite les rôles d'information, de contrôle et politique joués par cette mémoire au sein des organisations. Si la mémoire organisationnelle est reconnue comme réservoir de connaissances statiques faciles à consigner (documents, bases de données, etc.), elle est aussi le résultat d'un processus cognitif (partage de l'information, connaissances et interprétations entre les individus) lié aux acteurs organisationnels et à leur compréhension d'une situation ou d'un problème. Les auteures font ensuite état des recherches sur les types de mémoire et leurs supports ainsi que sur le processus de mémorisation et les fonctions de gestion de l'information. À la suite de ces constats, elles reconnaissent qu'un certain nombre de défis se posent aux archivistes lorsque la mémoire organisationnelle est reconnue comme une composition de plusieurs niveaux, types et supports d'information. À partir d'une conception holistique de la mémoire organisationnelle, les auteures concluent leur article en proposant une définition opérationnelle de la mémoire organisationnelle.