Ce texte relate les propos de deux archivistes québécois reconnus pour leur engagement professionnel et leur passion pour leur travail. Diane Baillargeon et Michel Lévesque se sont prêtés au jeu de l'entrevue et ont répondu avec générosité aux questions de Lucie Pagé. Les sujets abordés sont : les convictions et les valeurs profondes ; le désir de s'engager ; la certitude de pouvoir changer les choses ; la valorisation des compétences personnelles et professionnelles. Pour les deux interviewés, l'influence familiale a été un facteur décisif expliquant leur implication sociale et professionnelle. Depuis leur adolescence, ils se sont tous les deux largement investis dans divers organismes ou associations à but non lucratif poussés par une puissante volonté de changer les choses et de partager leur passion avec autrui. Finalement, ces témoignages révèlent que ces deux professionnels sont animés par l'intime conviction de contribuer, par leur engagement au sein de la communauté archivistique, à l'avancement de la profession.

     Les auteurs résument les prises de position et les interventions, fort diversifiées, que l'Association des archivistes du Québec (AAQ) a soutenues depuis le début des années 1990 principalement. L'implication de l'Association de plus en plus marquée à partir de 1992 n'est pas étrangère à la création du Comité des affaires professionnelles (1990) et du poste de responsable des affaires législatives (1997). En instaurant une veille archivistique, l'AAQ a pu agir notamment auprès des autorités gouvernementales, des entités médiatiques et de la population pour faire valoir les intérêts des archives, de la profession archivistique et des services d'archives.
      Parmi les dossiers défendus par l'AAQ, notons ceux où elle clame la reconnaissance de la profession et la nomination de personnel qualifié à des postes d'archivistes ; encourage la modification de la Loi sur les archives (1996) ; dénonce la fermeture de services d'archives et le sous financement du secteur archivistique ; se préoccupe du sort des archives et des archivistes lors des fusions des commissions scolaires (1997) et des municipalités (2001-2002), sans oublier sa participation active aux débats entourant la diffusion des documents conservés dans les services d'archives (Loi sur le droit d'auteur, 1998) et l'accès à l'information et la protection des renseignements personnels que ce soit dans le secteur privé ou public. De façon globale, les auteurs rappellent le rôle de l'AAQ comme défenseur des archives et de la vocation archivistique au Québec.

     Les archivistes se préoccupent beaucoup plus de description que d'indexation, minimisant ainsi l'importance de cette fonction pour le repérage et l'accès à l'information. Dans un premier temps, l'auteur présente et analyse différents concepts et outils associés à la description des documents institutionnels, tels les plans de classification, les inscriptions aux bordereaux des documents, les métadonnées, les descriptions de types de documents et les Règles de description des documents d'archives. En s'appuyant sur des exercices de description de documents précis, l'auteur démontre que la description au moyen de ces outils privilégie davantage le contexte de création des documents au détriment du repérage du contenu. En deuxième partie, l'auteur cherche à démontrer l'importance de l'indexation tout en posant un regard critique sur les moyens de la réaliser aux différents stades de vie des documents. Ainsi, il aborde l'analyse de contenu, le contrôle du vocabulaire, les thésaurus et autres langages documentaires, le repérage plein texte et les moteurs de recherche et, finalement, les stratégie de recherche.

     Quel impact l'utilisation de l'informatique et de l'électronique a-t-elle sur l'élaboration et l'usage des calendriers de conservation des documents? Que bouleverse-t-elle, ou qui bouleverse-t-elle? Que deviennent, dans ce contexte, les notions de «documents principaux et secondaires», de «calendrier de conservation», de «transfert de support», de « détenteur principal », de « support de conservation », d'« échantillonnage », etc.? Telles sont les questions que soulèvent cet article et qu'il aborde en concentrant son attention sur trois domaines clés où l'informatique s'impose: la numérisation de documents, la gestion des banques de données et les documents bureautiques.

     L'auteur analyse l'impact de la réforme du Code civil du Québec sur la pratique archivistique. Il présente son évolution, de son adoption en 1865 à nos jours et décrit sa structure actuelle. Il aborde l'influence de divers articles du nouveau Code. Il se concentre par la suite sur les articles de deux des « livres » qui ont une incidence directe sur l'élaboration des règles de la conservation soit ceux intitulés: « De la preuve » et « De la prescription ». Michel Lévesque traite par la suite de la transition entre l'ancien et le nouveau Code civil et du processus d'application qui en découle.