En ouverture du 8e Symposium du GIRA, on rappelle ici le contexte dans lequel a été créé le Groupe interdisciplinaire de recherche en archivistique. Au milieu des années 1980, l'auteur et deux de ses collègues, Jacques Ducharme et Jean-Yves Rousseau, avaient un rêve : développer davantage la recherche dans leur domaine d'activité. Ils étaient convaincus que l'archivistique ne saurait se développer véritablement sans des activités de recherche fondamentale et appliquée... [et voulaient donc] créer un milieu propice à la recherche. C'est dans cet esprit qu'en 1987, ils ont mis sur pied le GIRA.

     L'objectif poursuivi par les auteurs est d'amorcer une réflexion sur la problématique de la gestion et de l'archivage des documents issus des pages Web, notamment ceux en provenance de sites institutionnels, en appliquant des méthodes comparables à celles utilisées pour la gestion des documents administratifs sur support papier. Après une brève revue littéraire et un tour d'horizon d'expériences réalisées dans ce domaine, les auteurs examinent les modes de gestion des sites Web et dégagent des façons de faire simples et efficaces de gestion et d'archivage des banques d'informations. Ils précisent par la suite quelques concepts clés, distinguent une typologie des sites Web institutionnels et présentent les différents intervenants dans la gestion du Web. Ils poursuivent ensuite en proposant quelques suggestions quant aux pratiques de gestion et d'archivage des sites Web en se basant sur les fondements archivistiques. Pour terminer, les auteurs proposent des méthodes permettant de développer une politique de gestion des sites Web qui devrait être une partie intégrante de la politique générale de gestion des documents d'un organisme.

     Carol Couture présente brièvement la traduction française faite par Barbara Roth d'un article de Hans Booms paru en allemand dans sa version originale en 1972. Cet article est considéré par plusieurs comme une contribution importante à l'avancement de la discipline archivistique et plus précisément au dé- bat sur l'évaluation des archives. Il existe, déjà depuis 1987, une traduction en anglais de ce texte parue dans la revue Archivaria. La valeur indéniable de l'article de Hans Booms et son apport au développement de la discipline archivistique justifient les efforts consentis par Barbara Roth, Conservateur des manuscrits à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève, qui donne enfin à la communauté archivistique francophone un accès direct à ce texte fondamental.

     Ce texte est essentiellement basé sur les recherches réalisées dans le cadre d'un projet qu'a accepté de subventionner, pendant trois années (1997-2000), le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH). Ces travaux s'insèrent dans un programme de recherche ayant pour objectif de juger de l'état de développement de la discipline archivistique. La législation ainsi que les principes et fonctions archivistiques ont constitué les deux premiers volets de ce programme. Le troisième volet présenté ici a pour objectif de dresser un tableau de l'état de l'enseignement et de la recherche en archivistique dans le monde. L'auteur veut principalement livrer les résultats de l'analyse des données recueillies lors de l'enquête menée dans plus d'une soixantaine de pays auprès de plusieurs institutions qui offrent des programmes de formation en archivistique et auprès de chercheurs qui s'intéressent à des problématiques liées à la discipline.

     Dans ce texte l'auteur retrace les 30 dernières années de l'archivistique québécoise en identifiant sept événements-jalons qui ont marqué le développement de la discipline au Québec : la création de l'Association des archivistes du Québec (AAQ) en 1967; l'Affaire des manuscrits en 1972; la politique culturelle de Jean-Paul L'Allier en 1976; la mise en place de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (1982) et la Loi sur les archives (1983); la mise en place de programmes de formation dans les universités à compter de 1983; la création du Conseil canadien des archives (CCA) en 1985; et la tenue du XIIe Congrès international des archives à Montréal en 1992. L'auteur démontre que chacun des ces événements a produit des éléments essentiels à la création d'une discipline en tant que telle, et qu'au bout de trente ans, l'archivistique québécoise a su se distinguer des autres, répond aux attentes de la société et continue d'évoluer.

     Si l'archivistique est fort ancienne en tant que pratique, en tant que discipline elle constitue toutefois un phénomène contemporain. C'est ce qui explique, selon les auteurs de cet article, qu'il n'y ait eu au cours des dix dernières années pas plus qu'une quarantaine de textes en français et en anglais spécifiquement consacrés à la recherche en archivistique. Cet article effectue une synthèse de cette littérature afin, essentiellement, de répondre à la question de savoir comment l'on envisage aujourd'hui la recherche en archivistique. Précisant tout d'abord l'importance que possède celle-ci et son rôle dans le développement de la discipline, les auteurs en détaillent ensuite les objets en les répartissant à l'intérieur des neuf champs de recherche suivants: 1. Objet et finalité de l'archivistique, 2. Archives et société, 3. Histoire des archives et de l'archivistique, 4. Fonctions archivistiques, 5. Gestion des programmes et des services d'archives, 6. Technologies, 7. Supports et types d'archives, 8. Milieux d'archives, et 9. Problèmes particuliers relatifs aux archives. Un volet portant sur la méthodologie, la formation et l'aide à la recherche vient compléter en fin de parcours cette typologie. Cet article est précédé par le texte d'un entretien réalisé sur le même sujet avec Carol Couture par la revue Arbido lors d'un passage de celui-ci à l'École supérieure d'information documentaire à Genève.

     En 1993, la revue Archives publiait un bilan du Congrès international des archives qui s'était tenu à Montréal en septembre 1992 sur le thème: La profession d'archiviste à l'ère de l'information. Quatre ans plus tard, comme le veut la coutume établie par le Conseil international des archives, soit en septembre 1996, s'est tenu à Beijing en Chine, le XIIIe Congrès international des Archives sur le thème : Les archives au tournant du siècle: bilan et perspectives. À la suite du texte de 1993, les auteurs proposent une analyse complète des textes des conférences présentées à Beijing. Au-delà de la seule analyse, ils en profitent pour identifier, présenter et expliquer les principaux défis qui, selon eux, se posent à la profession et à la discipline. Sept thèmes leur semblent porteurs pour l'avenir de l'archivistique : poursuivre son approbation des technologies de l'information, continuer la normalisation de ses pratiques, diffuser davantage les archives dans le contexte du village globale, améliorer l'efficacité et le réalisme de la coopération internationale, rajeunir et mieux adapter à notre temps les législations archivistiques, mettre en place des modes efficaces d'évaluation des archives électroniques et poursuivre de développement de la formation et de la recherche.

     L'évaluation est une des spécificités les plus marquantes de l'archivistique contemporaine: elle en est la fonction noble et le nœud dur. Après l'avoir défini comme étant "l'acte de juger des valeurs que représentent les documents d'archives (valeur primaire et valeur secondaire) et de décider des périodes de temps pendant lesquelles ces valeurs s'appliquent aux dits documents dans un contexte qui tient compte du lien essentiel existant entre l'organisme (ou la personne) concerné et les documents d'archives qu'il (elle) génère dans le cadre de ses activités", l'auteur présente un état de la question de l'évaluation, en pose la problématique, la situe dans la mission de l'archiviste et propose cinq principes pouvant régir l'acte d'évaluer. Il soutient, en conclusion, qu'il existe une base théorique valable pour fonder l'évaluation en archivistique.

     Fonction archivistique dont l'importance s'impose de plus en plus, l'évaluation est le sujet d'un nombre élevé de différentes communications. Les auteurs, après avoir constaté une carence bibliographique relative à ce sujet, proposent une revue de la littérature de 1980 à 1995. Les sources consultées ont une portée internationale et font l'objet de plusieurs analyses. La bibliographie commentée adopte une structure classificatoire à huit rubriques: manuels et ouvrages généraux, bibliographies et états de la question, aspect théorique, aspect technique, études pas pays, études par milieu et catégorie d'archives, études par support et type d'archives, aspect particulier. En conclusion, on souligne que des recherches supplémentaires en matière d'évaluation devront être entreprises pour apporter des solutions d'ensemble à cette fonction.

     L'auteur traite la thématique du concept du document d'archives en commençant par cerner la problématique. Il aborde les problèmes terminologiques que soulève ce concept en Français. Il examine différentes façons de définir ce concept et l'information qu'il renferme. Ainsi il peut mieux situer la place qu'occupe le document d'archives dans ce vaste ensemble qu'est l'information. S'appuyant sur l'expérience québécoise, il s'intéresse aux conséquences qu'il y a, pour la profession et la discipline, de situer le concept de document d'archives dans l'information. Enfin il tente de dégager le rôle que peut et doit jouer l'archiviste à l'ére de l'information.

     Quelque vingt ans après le Rapport «Apprendre à être», l'Unesco, par la Commission Delors, veut tirer les enseignements des deux dernières décennies et poser un regard neuf sur l'éducation. Par sa Section pour l'enseignement de l'archivistique et la formation des archivistes (SAE), le Conseil international des archives (CIA) profite de cette occasion pour affirmer que: l'information est une ressource nécessaire pour l'éducation; l'information rejoint les objectifs fondamentaux de l'éducation en ce qu'elle est indispensable à la cohésion sociale et à l'harmonie des hommes et des femmes des pays du Nord et du Sud; l'information organique celle générée par les organisations) qui intéresse les archivistes est essentielle à l'éducation, à la culture, au développement et à la recherche en plus d'être une garantie pour la démocratie et un élément qui participe à rendre les gouvernements responsables.

     Après avoir mis en relief l'importance de l'informatisation des archives et des archives informatiques, les auteurs examinent, pour la période 1980-1993, dix revues professionnelles reconnues et utilisées par les archivistes: American Archivist, Archimag, Archivaria, Archives (AAQ), Archives (BRA), Archives et bibliothèques de Belgique, Archivum, La Gazette des Archives, L'Archiviste et Records Management Quarterly. Ils en font ensuite une analyse quantitative et qualitative, illustrée par plusieurs tableaux. Une liste complète des articles colligés complète l'article.

     Celle recherche sur les études RAMP (Records and Archives Management Programme) a été réalisée dans le Cadre d'un projet ayant poour objet d'examiner l'état de développement des principes et des fonctions archivistiques. Les auteurs ont donc voulu utiliser le corpus scientifique que constituent les études RAMP comme un élémenl révélateur du degré d'avancement de la discipline archivistique. Après avoir dressé un historique du programme RAMP, ils présentent une analyse approfondie des études publiées à ce jour et abordent, ce faisant, leur contenu, leur forme, leur méthodologje, dressent une typologie des auteurs desdites études et définissent les clientèles qu'elles visent.

     Dans son article, monsieur Carol Couture, nous fait part de ses réflexions, tirées de son carnet de souvenirs, comme congressiste au XIIe Congrès international des Archives. À la lumière des propos tenus par les conférenciers, il nous propose, dans un premier temps, d'exami ner les acquis de la profession et de la discipline archivistiques. À ce chapitre, il traite, entre autres, de l'évolution, du renouvellement de l'archivistique, des fondements de la discipline, de la reconnaissance de la profession d'archiviste et de son rôle dans la société. Dans un deuxième temps, il explore les avenues possibles comme facteurs de développement de l'archivistique. La recherche, la normalisation, les technologies de l'information et la fonction de l'évaluation constituent, selon l'auteur, quelques- uns des défis qui attendent notre profession et notre discipline.

     Après avoir dressé le bilan de l'état actuel de la recherche sur l'impact des mesures législatives, règlementaires, administratives et normatives sur les archives à partir de la littérature, les auteurs présentent les grandes lignes d'un projet de recherche susceptibles d'approfondir la compréhension des lois, des problèmes qu'elles soulèvent et de leur impact sur l'organisation et le traitement des archives.

     Le présent mémoire a pour but de faire la synthèse des commentaires et des questions qui ont été soulevées par les membres au cours du processus de consultation et d'en dégager les grands axes de réflexions.

     L'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information dispense des cours en archivistique depuis 1971. L'auteur présente les différentes étapes marquant le développement de l'enseignement de cette discipline qui se manifeste par la place de plus en plus importante de l'archivistique dans le programme de deuxième cycle en bibliothéconomie et en sciences de l'information et par la mise sur pied d'un certificat en archivistique. L'enseignement de l'archivistique repose sur une philosophie de formation axée sur une approche intégrée de l'archivistique et sur l'harmonisation des formations entre l'archivistique, la bibliothéconomie et les sciences de l'information. La recherche se situe dans la même perspective.